Nico "Wayne" Toussaint
L'émission "blues" de radio RDL Colmar animée par Jean-Luc et David BAERST

 

Nico, pour commencer, peux-tu me présenter le groupe qui t’accompagne sur cette actuelle tournée ?
Le guitariste est bordelais, il se nomme Florian Royo. J’ai déjà eu l’occasion de travailler avec lui par le passé. C’était avec le groupe Mudzilla, dont il était membre, ainsi que pour mon propre compte via mon album live « Transatlantique » qui date de 2004.
Nous avons enregistré mon dernier album « Lonely Number » ensemble, au Canada.nwt
Le bassiste (qui joue, occasionnellement, du saxophone alto sur scène) vient de Pau, il s’agit d’Antoine Perrut. Je collabore avec lui depuis 2005. On le retrouve sur deux de mes albums, à savoir « Southern Wind Blowin’ » (2007) et « Blues Entre Les Dents » (2009).
Le batteur s’appelle Guillaume Destarac. Il vit à Toulouse et n’est âgé que de 25 ans. Je travaille avec lui depuis 3 ans mais nous n’avons pas encore eu l’opportunité d’enregistrer ensemble. Pourtant, c’est en sa compagnie que je donne tous mes concerts en Europe. Il a de bonnes relations avec la scène musicale espagnole. De temps en temps, il est amené à collaborer avec des musiciens de la Péninsule Ibérique. Par exemple, l’année dernière, il y a accompagné le chanteur-guitariste de Chicago Jimmy Burns, lorsque ce dernier a effectué une tournée de l’autre côté des Pyrénées. Cette expérience a duré 3 semaines. Il fait donc, de temps en temps, des collaborations extérieures.

Ton dernier album « Lonely Number » marque, pour toi, un net retour vers un blues on ne peut plus « authentique ». A son écoute, on pourrait imaginer qu’il a été enregistré du côté de la West Coast aux USA. Pourtant, en lisant les notes de pochette, on se rend compte qu’il a été réalisé à Montréal, Canada. Pourquoi ce choix ?
Ce choix émane de la production, puisque cet album est mon premier à être entièrement produit par une personne extérieure. Il s’agit, en l’occurrence, de Nicky Estor. Il était, en 2004, le batteur du groupe Mudzilla dont je parlais précédemment au sujet de Florian. Ce disque marque donc, aussi, des retrouvailles entre amis…
Nicky s’étant installé à Montréal, il y a monté un studio ainsi qu’un label de blues qui se nomme Iguane Records. C’est récent mais il a déjà eu l’occasion de sortir, sous son propre nom, un premier album « Nicky And Friends ». Ce CD a remporté un vif succès auprès des médias !
C’est donc lui qui m’a proposé d’enregistrer et de produire mon nouveau disque. Il m’a laissé choisir les musiciens que l’on retrouve sur ces sessions. J’ai, naturellement, pensé à lui pour les parties de batterie puisqu’il est vraiment un musicien remarquable. Florian s’est, bien sûr, retrouvé à la guitare. J’ai aussi souhaité adjoindre Kevin Mark à l’équipe. Il est un bassiste (et guitariste) québécois.
En produisant l’album, Nicky m’a proposé une « orientation sonore ». C’est lui qui, en premier, a souhaité revenir à un registre vintage avec un son d’ambiance et en utilisant des micros à ruban.
C’est une démarche artistique qui lui tenait vraiment à cœur… et c’était une très bonne idée !
Nous avons beaucoup discuté en amont de l’entrée en studio. Ceci pour nous mettre d’accord sur la direction artistique à prendre ainsi que sur le choix des chansons…

Tu parlais des musiciens qui t’accompagnent sur cet album… Puisqu’on y retrouve aussi des invités de grande renommée, pourrais-tu revenir sur la manière dont tu as élaboré le casting du disque ?
Le casting s’est élaboré sur la base d’un trio basse-guitare-batterie. Par la suite, j’ai demandé à David Maxwell (que je connais bien et avec lequel j’avais déjà collaboré dans le passé) s’il voulait jouer les parties de piano. Il a été d’accord et s’est chargé d’une grande partie de ce travail.
Le reste du casting s’est établi au hasard des rencontres faites aux Etats-Unis précédemment.
Par exemple, j’ai rencontré Rod Piazza lorsque je vivais à Los Angeles.
J’ai aussi, dans le passé, eu l’occasion de donner un concert en sa compagnie en France. Je jouais avec son groupe The Mighty Flyers en ouverture, avant de l’appeler pour qu’il donne, à son tour, son concert. Nous avions fait un set ensemble ce soir là…
J’ai également invité Monster Mike Welch (avec qui j’avais déjà travaillé) et J.P. Soars qui n’est pas encore très connu. Je pense que la tournée européenne (organisée par Bluebridge) à venir, de ce dernier, va lui permettre de gagner ses galons d’artiste incontournable de la scène internationale. Ce guitariste est issu du sud de la Floride où j’ai habité les quatre dernières années. C’est lui qui a remporté l’International Blues Challenge (et le prix du meilleur guitariste) de Memphis en 2009. Cette victoire lui permet de beaucoup tourner aux Etats-Unis et lui donne, enfin, des entrées en Europe. Puis le pianiste hollandais Mister Boogie Woogie (dont je suis très proche depuis une dizaine d’années) m’a rejoint sur le projet, ainsi que le très bon saxophoniste allemand Tommy Schneller à qui j’ai proposé un morceau assez rock’n’roll (« Time to cut you loose », nda).
Ensuite, j’ai enregistré un duo avec Guy Davis. Je l’avais rencontré à Bayonne, la veille de mon concert avec Rod Piazza. Son manager, en apprenant que j’allais enregistrer à Montréal, m’a proposé de l’inviter puisqu’il vit non « non loin » de là, à New-York. Cette proposition m’a enthousiasmé… D’autant plus que je voyais bien Guy Davis chanter, dans un registre proche du gospel, le titre « How long to heal ».
Ces sessions étaient vraiment fantastiques !

Cet album est un peu le reflet d’amitiés qui se sont tissées sur la route. Il est, en fait, un bon prétexte pour réunir quelques uns de tes amis de la sphère musicale…
Ce disque là est vraiment important…
Au moment de son enregistrement, je venais de passer 4 ans aux Etats-Unis. Si Nicky ne m’avait pas sollicité pour travailler avec lui, je me serais lancé seul.
J’avais, comme lui, cette envie de « retour » au blues.
Lors de mon séjour à Los Angeles, j’ai croisé Rick Estrin, Mark Hummel et d’autres artistes tels que ceux là. J’avais donc très envie de montrer aux gens (et de me prouver par la même occasion) que je pouvais jouer de l’harmonica dans la même veine que ces gars là. En tout cas dans cette direction et, pourquoi pas, à leur niveau…
Je voulais faire un vrai disque de blues, avec des textes en anglais et beaucoup d’harmonica.
Je souhaitais également qu’il soit enregistré aux Etats-Unis…
La proposition de Nick a donc vraiment été la bienvenue. J’ai pu concrétiser cette envie de connecter tous mes liens musicaux. C’est-à-dire de proposer à des musiciens proches, croisés sur la route, de me rejoindre dans cette aventure. En dehors de mon album live, j’ai rarement eu autant d’invités sur l’un de mes disques.

Tu évoquais Mark Hummel et Rick Estrin… Comment se comportent-ils vis-à-vis de toi qui est un harmoniciste européen. Sont-ils « paternalistes » ou, au contraire, te considèrent-ils avec méfiance… quels sont vos rapports exacts ?
Il n’y a aucune animosité entre nous…
Si animosité il y avait, ce serait uniquement sur un point de vue personnel. Il n’y a aucun a priori négatif du fait d’être européen et, a fortiori, français. De nos jours, avec internet et tous les réseaux sociaux, ils connaissent les qualités de nombreux musiciens à travers le monde. Le guitariste de Rick Estrin, Kid Andersen,  est norvégien. Tous connaissent le français Paris Slim (Frank Goldwasser)… Donc je ne suis pas le premier à venir et à prétendre jouer à leur niveau. En résumé, je peux t’assurer que les européens sont très bien accueillis. A mon arrivée Mark Hummel m’a laissé jouer avec son guitariste Rusty Zinn, il m’a prêté son ampli etc…
La première fois que j’ai croisé Rod Piazza, c’était à Tampa en Floride il y a quelques années. J’étais là en tant que simple spectateur…
Je lui avais offert mon album live sans avoir la possibilité de discuter avec lui. Deux ans plus tard, je l’ai revu dans un club à Los Angeles. En l’abordant, il s’est souvenu de moi, m’a proposé de m’asseoir à ses côtés etc… Il a vraiment été « hyper cool », il m’a immédiatement fait jouer avec lui et son groupe a été très réactif. Il m’a même proposé de monter une tournée avec lui en Europe. Une double affiche comme il en faisait avec George « Harmonica » Smith… Grand seigneur, il m’a précisé que si j’étais plus connu que lui sur le vieux continent, il acceptait de faire ma première partie…
S’il peut, parfois, y avoir de la rivalité. Il n’y a jamais aucun a priori négatif sur le fait de venir de loin. Il y a beaucoup de respect, aux Etats-Unis, face aux gens qui jouent bien. Même si on a un accent à couper au couteau (il y a par exemple beaucoup de musiciens asiatiques à Chicago), un mec qui joue bien c’est un mec qui joue bien… quelque soit son passeport !
Par exemple, le guitariste de Rod Piazza est équatorien (Henry Carvajal, nda)…
Il y a beaucoup de frontières qui n’existent pas là-bas…

Comment as-tu sélectionné les quelques reprises que l’on retrouve sur « Lonely Number » ?
Pour « Deep down in Florida » de Muddy Waters, je tenais à rendre hommage à la Floride…
Personne ne me connaissais là-bas quand j’y ai débarqué. Je me suis inscrit à des jam sessions comme le font des musiciens amateurs. Lors de la première à laquelle j’ai participé, il n’y avait… personne !
Pas un seul spectateur ne s’était déplacé, il n’y avait que moi et le groupe…
Le hasard a fait que le gars qui tenait le club était un imminent bassiste, ancien élève de Jaco Pastorius. Il a, immédiatement, repéré mes influences « Chicago blues ». Bénéficiant d’un impressionnant réseau, il m’a ouvert des tas de portes…
J’ai aussi repris un standard latino-américain « Moliendo cafe », que je connais depuis toujours car mes parents étaient fous de cette musique. Je souhaitais vraiment en faire une adaptation à l’harmonica.
De plus, ma vie de famille m’a permis de me rapprocher de la culture latino-américaine et de côtoyer beaucoup de cubains par exemple. Il faut dire, qu’à Miami, on entend plus souvent parler espagnol qu’anglais…
C’était donc bienvenu de reprendre un titre latino dans un album aussi américain (rires) !
Il y a aussi « Dealing with the devil », enregistré en trio (piano-guitare-voix/harmo). David Maxwell étant un ancien pianiste de James Cotton (dont j’adore la version de cette chanson) j’avais vraiment envie de me faire plaisir. Je crois que ce sont les trois seules reprises de ce disque (Nico oublie de citer «One fine day », nda).

Concernant les compositions originales. Comment t’es venue, ainsi qu’à tes collaborateurs, l’inspiration. Peux-tu revenir les thèmes que vous souhaitiez aborder ?
Nicky avait l’impression que mes précédents disques, enregistrés en studio, avaient du mal à restituer ce à quoi les gens peuvent assister en me voyant en concert. Il m’a donc proposé d’enregistrer live en studio (chose que j’avais, pourtant, toujours fait auparavant) en essayant de retrouver cette énergie. L’accent a donc été mis sur le fait de jouer des shuffles, du swing, des slows etc…nwt
Après des premiers échanges de MP3 (des titres que j’avais écrit et dont j’avais réalisé les maquettes chez moi), il a opéré à une première sélections de morceaux. Certaines choses lui plaisaient mais une majorité d’autres lui semblaient hors contexte. Du coup, ce que j’avais fourni moi-même n’était pas suffisant pour  occuper un album complet. Il m’a alors proposé des chansons écrites, ou coécrites avec Kevin Mark, par lui. Il m’a envoyé plusieurs titres… je les ai tous gardés !
Je me suis donc retrouvé simple interprète pour certains titres.
Parmi ceux que j’ai écrit moi-même comme « Lonely number », « How long to heal » ou « My one last thing » on retrouve un aspect très autobiographique.
Plus que dans tout ce que j’ai pu écrire dans le passé, je me suis inspiré de ma propre histoire.
Ce disque est donc, à la fois, très personnel mais aussi très impersonnel puisqu’on m’y retrouve dans la peau d’un musicien qui interprète des morceaux, écrits par d’autres, pour l’occasion…

Outre la France, tu tournes énormément en Europe (Hollande, Espagne, Belgique, Pays-Bas etc…). Ta fréquence de concerts aux USA est-elle aussi élevée ?
Je peux y tourner beaucoup quand j’y suis, effectivement…
Cependant, il faut remarquer que les Etats-Unis sont un continent à part entière.
Y effectuer une tournée complète est une chose d’une toute autre ampleur que dans n’importe quel autre pays. Vivre de la musique à l’échelle d’un état (comme la Floride) représente déjà beaucoup de travail. Pour ma part je ne le fais « que » dans une zone de 150 kilomètres autour de Miami. La côte de Floride est très touristique, on trouve beaucoup de villages le long de la mer. Ils sont très peuplés d’octobre à mai par des new-yorkais ou des canadiens qui viennent y chercher le soleil. Ces gens-là souhaitent de l’animation, il y a donc beaucoup de lieux qui proposent des concerts.
Il n’y a pas des clubs de blues aussi spécifiques qu’à Chicago où que dans d’autres villes puisque les salles accueillent différents types de musiques (funk, jazz, blues, southern rock dont-ils sont très amateurs etc…). Quand je suis là-bas (et c’est ce qui a permis de faire ma différence), personne d’autre ne joue dans le même registre que moi. Je suis l’un des seuls à y faire du Chicago blues et de la musique west coast… J’y suis l’artiste le plus représentatif de ce spectre musical.
Ce que je propose est nouveau là-bas… Pour eux c’est donc très distrayant…
J’y ai aussi collaboré avec de nombreux groupes qui m’ont sollicité en tant qu’harmoniciste. Chose qui ne m’était jamais arrivée auparavant…
A mon arrivée en Floride, j’ai donné beaucoup de concerts en tant qu’accompagnateur de groupes qui étaient alors plus établis que moi. Grâce à cela, mon agenda s’est rapidement rempli…
En 2010 j’ai gagné, en Floride, une compétition locale qui permettait d’élire le groupe qui allait représenter la « South Florida Blues Society », à Memphis, pour l’International Blues Challenge.
C’est donc moi qui y ai représenté cette Blues Society avec un groupe américain… On jouait mon propre répertoire…
Cela m’a fait drôle de constater que j’étais tellement intégré, qu’en moins d’un an, c’est moi qui allait représenter la Floride du Sud dans cette compétition internationale. Une autre preuve de la manière dont les gens peuvent être accueillants et pas du tout sectaires là-bas.

Tous styles confondus, quels sont les musiciens et groupes que tu apprécies le plus en Floride ?
Il n’y a pas beaucoup de groupes de blues chevronnés. Parmi les rares artistes qui le sont, je peux citer J.P. Soars qui est un guitariste qui mélange le style manouche à un blues très véloce, teinté de west coast, à la guitare. En même temps, il joue du slide avec une cigar box qui a fait son identité.
Il y a aussi un ancien guitariste de Junior Wells qui s’appelle Albert Castiglione (que Nico avait, justement, découvert avec Junior Wells lors du Cognac Blues Passions 1997, nda). Il a sorti plusieurs albums et travaille sur une base de power trio avec un son de guitare très blues rock (dans lequel il revisite quelques classiques comme « Cadillac assembly line »).
Il y a aussi un type, dont j’ai fait une reprise (« One fine day » dans une version très réarrangée par Florian), qui se nomme Dave Shelley. Ce dernier est un guitariste incroyable qui peut sonner comme Albert King ou très West Coast… Il est aussi doté d’une splendide voix pop, il a d’ailleurs travaillé avec la chanteuse Cher dans les années 1980. Il est très connu est apprécié en Floride, pour interpréter le répertoire des Allman Brothers. Il excelle à la slide guitar…

Ton précédent album était en français. As-tu totalement mis un trait sur le fait d’écrire des textes dans la langue de Molière ?
Je pense y revenir dans le futur…
Au moment où nous parlons ensemble, j’ai du donner moins de 10 concerts qui tiennent en compte le répertoire de mon nouveau disque. Le but est vraiment, pour le moment, de maîtriser ces chansons tout en y incorporant l’ancien répertoire. Petit à petit nous y parvenons de mieux en mieux…
Mon objectif est d’enregistrer un CD live, à l’automne 2012, avec ma formation actuelle (en quartet ou avec un pianiste invité sur la totalité de l’album). Ce sera un sacré challenge de sonner fort, en petite configuration.
Donc je ne vais pas, immédiatement, réécrire en français… mais je vais le faire !
C’est un moyen incroyable de toucher les gens dans l’hexagone, ce qu’aucun titre en anglais ne me permet… Il n’y a pas de comparaison, c’est une carte unique…
Je n’ai pas envie de perdre cela, c’est une couleur qui me plait…

Outre ta carrière en solo, tu t’es lancé dans un nouveau projet aux Côtés de Neal Black et Fred Chapellier. Ensemble vous avez fondé le groupe BTC, peux-tu me le présenter ?
C’est un concept qui nous est venu de manière totalement fortuite. Neal Black avait célébré la sortie de son dernier album en date, « Handful of Rain », au Jazz Club Etoile (ex Lionel Hampton, nda) de l’Hôtel Le Méridien à Paris. Comme Fred et moi avons participé au disque, Neal nous a demandé de venir jouer avec lui pendant toute cette série de concerts parisiens. Philippe Langlois (fondateur et dirigeant du label Dixiefrog, nda) est venu voir l’un des shows et a beaucoup apprécié l’énergie qui se dégageait de notre réunion (il y avait aussi, entre autres, Mike Lattrell au piano). Il a ajouté qu’il serait preneur d’un live de l’ensemble… Ni une ni deux, quelques mois plus tard nous nous sommes retrouvés à Vitry-le-François,  à L’Orange Bleue, afin d’enregistrer un live. La captation vidéo a été excellemment assurée par la société Esprit D. Clip de François Durupt. L’album sortira au début du mois de mai 2012. A cette occasion nous effectuerons une première mini tournée (Paris, Saint-Nazaire, Bordeaux, Pau, Soustons….). Je ne sais pas quel sera l’avenir exact de ce projet comme nous menons tous les trois des carrières respectives sous nos propres noms. L’idée n’est pas de tourner beaucoup ensemble mais de nous retrouver pour des évènements ponctuels et exceptionnels (festivals etc…).
Cela reste un « side project » pour chacun d’entre nous.
Quoiqu’il en soit, ça reste un plaisir énorme !nwt

D’autant plus que chacun y apporte sa propre personnalité, plusieurs genres musicaux différents y sont abordés…
Oui, tout le monde amène sa couleur…
Neal y montre une facette plus country ou americana alors que Fred y développe un aspect blues contemporain. De mon côté j’exploite une couleur plus soul, ce qui m’était rarement arrivé auparavant. Je reprends, par exemple, « Turning point » de Tyrone Davis ou un titre de Clarence Carter. C’est une chose très plaisante…
Dans ce disque (CD/DVD), il y aura aussi 6 compositions personnelles enregistrées dans des conditions studio. Une manière de prouver que nous ne nous contenterons pas d’être un groupe de reprises (de nos propres répertoires et d’artistes que nous aimons bien) mais que nous sommes également capables de produire une musique personnelle tous ensemble. Ceci avec nos influences respectives, c’est une chose très importante pour moi… c’est génial !
Nous voulions nous prouver que ce projet pouvait être créatif !

En dehors de cela, quels sont tes projets ?
Vivre.. (rires)
Cela veut dire combiner une vie personnelle avec la route, tout en y étant beaucoup.
J’ai eu la chance, jusqu’à maintenant, d’avoir une carrière qui s’est très bien déroulée. J’espère que cela continuera…
L’album « Lonely Number » est très bien accueilli et nous bénéficions d’excellentes conditions lors de nos concerts. Le planning se remplit… c’est vraiment très très bien !
C’est aussi une réussite car je travaille, en partie, seul sur le booking.
Mettre un groupe sur la route et garantir un emploi à des musiciens est un challenge important à mes yeux. Le fait de vouloir faire monter notre côte est aussi une démarche logique quand on s’inscrit dans une démarche professionnelle. J’ai une entreprise qui croit au CAC 40 du blues (rires) !
Le but est aussi de ne pas y perdre la santé et de ne pas faire exploser nos vies de famille…
Puis je tiens à continuer de faire des rencontres et à rester créatif, tout en demeurant honnête et sincère. A force de beaucoup jouer, on peut parfois « tomber dans un sillon » et oublier de jouer avec le cœur. Avec le groupe nous tenons à continuer de nous produire avec le plus de sincérité possible, avec vérité, créativité et réactivité à l’instant. Ceci fait que nos concerts ne sont pas calibrés (le soir même Nico offrait un splendide show de 4h00 a un public qui n‘en revenait pas, nda), nous ne reproduisons pas les mêmes setlists d’une soirée à l’autre. J’espère que cela ne nous dessert pas sur le plan de l’efficacité mais, en tout cas, je sais que ça nous permet d’être en osmose et en contact avec le public. C’est quelque chose de fondamental dans notre démarche de la scène et de la musique…

As-tu une conclusion à ajouter ?
Merci, dix ans plus tard (notre dernière interview avait été réalisée au Nancy Jazz Pulsations en 2002, nda), de revenir à ma rencontre et d’échanger avec moi David, merci…

 

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Interview réalisée au
Caf’ Conc’ d’Ensisheim
le 11 mars 2012

Propos recueillis par
David BAERST

En exclusivité !

 

 

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